Que puis-je vous dire sur ma vie ? Lors de mon enfance, j’étais heureuse. Mes parents faisaient partis de la cour de France, mon père était un grand médecin, j’avais toutes les robes que je voulais, mais surtout, je passais beaucoup de temps avec ma mère que j’adorais.
Bien des années plus tard, on m’avait annoncé  que j’allais me marier avec garçon charmant, riche et beau ; un gendre parfait pour mes parents. De plus, la famille de Frénilly appartenait aussi à la Cour. J’avais donc pris conscience à ce moment-là que toutes les heures passaient en tête à tête avec ma mère, m’avaient préparé à ce grand évènement. J’avais consacré les semaines qui suivirent  à préparer les préparatifs du mariage. Mes amies étaient toutes émerveillées et un peu jalouses, que je sois fiancée à Samaël de Frénilly. On faisait les boutiques ensembles sauf La boutique. Celle où j’allais acheter ma robe de mariée. Un jour, une de mes amies me fit la remarque que je connaissais très peu Samaël. Je lui répondis que j’avais appris tout ce que je pouvais sur lui et que même si on ne se connaissait pas, on apprendrait …

Le jour de choisir ma robe ne fut pas de tout repos. Finalement, on tomba d’accord avec ma mère sur une robe. Elle était magnifique et j’espérai, au plus profond de moi-même, qu’elle plairait à Samaël. En rentrant, la vue de mon père avec son visage décomposé, me serra le cœur. Je ne pus ouvrir la bouche et ce fut ma mère qui posa la question, qui allait ruiner nos vies. Samaël de Frénilly, avait préféré sauter d’une tour plutôt que de m’épouser. Les jours suivants, toute la Cour était au courant de ce qui s’était passé. J’étais critiquée, montrée du doigt ! Le bal qui avait lieu deux semaines après la date du mariage annulé, je n’y étais pas présente. J’avais prétendu être malade et que les plantes de mon père ne me faisaient aucun effet. Au bout d’un an, ma famille était toujours déshonorée et moi, bafouée. Aucun homme ne vint demander ma main. J’étais indigne d’avoir un mari, puisqu’après tout, le fils de Frénilly était mort par ma faute ! Ne supportant plus les regards et les rumeurs, je passais le plus clair de mon temps, enfermée chez  moi.  Environ deux ans plus tard, je mis fin à ma vie …

Arrivée en enfer, je passais sur le Styx et vis Cerbère, le chien à trois têtes. Mais aussi Samaël et la belle brune. Si le destin avait quelque chose de prévu pour ces deux-là, il ne m’avait pas remarqué, cachée dans l’ombre …