De ce que je sais, l’accouchement de ma mère fut un véritable supplice.. Elle en est morte. Je m’en veux, c’est de ma faute. J’aurai mieux fais de mourir avant de naître. Au moins, mon père n’aurait pas perdu la femme qu’il aimait et aime toujours. Et puis.. Il n’aurait pas eu de problèmes comme il a put en avoir pour m’assumer.. Je me suis souvent dit que.. Même si cette grossesse était voulue, elle avait été une erreur. Une de trop. Une erreur fatale. Une erreur tragique. Une erreur que je portais de jour en jour avant ma propre mort.
Je n’ai su ca que tard, mais vous savez, quand vous n’avez jamais eu de mère et que votre père vous répète depuis tout petit que maman est dans le ciel et quelle vous regarde grandir de jour en jour en vous éclairant, vous faites vite le rapprochement. On fini par comprendre. Ou alors vos camarade s’en charge en se moquant de vous.

Mon enfance a été compliquée par un rapide problème d’argent et papa ne voulant pas lâcher la maison dans laquelle il avait toujours vécu avec cette femme qui m’avait mis au monde et dont les seuls souvenirs que j’avais ne pouvaient être que des photos. J’aurai voulu connaitre son odeur, pouvoir la sentir et la toucher mais je ne pouvais le faire que dans mes rêves, quand ils ne se changeaient pas en cauchemars.
Mon père devait donc cumuler deux boulots pour arriver à rembourser le crédit et à nous faire vivre. Le jour il travaillait à la superette du coin et la nuit il faisait le ménage dans des bureaux. Pas très glorieux, mais il fallait vivre. Au fur et à mesure des années, il perdait du poids et des couleurs.

Et je finis par comprendre que mon père était alcoolique depuis la mort de maman.  Ca m’a fait un choc quand j’ai compris et j’ai toujours gardé ca pour moi.. Comme ma maladie d’ailleurs.. La schizophrénie est une pathologie bien mal comprise.. Les gens en rigolent en disant que j’ai des gens dans ma tête quand ils l’apprennent mais ils se mettent un doigt dans l’œil jusqu’au coude. Je décrirai plutôt ça comme des crises d’hallucination. On à l’impression d’entendre des gens nous parler, on voit et interagi avec des objets qui ne sont que chimère, des fois, les gens sont blessant, même s’il ne le font pas exprès..

J’ai fais des études d’arts plastiques, une licence plus précisément. Je voulais donner des cours mais je l’ai rencontré.. Ce beau jeune homme avec des yeux somptueux.. Nathanaël. Nathanaël Loukas Elbern. L’homme de ma vie. Celui que j’ai eu la malheur de présenter à mon père. Je sais maintenant pourquoi j’ai attendu deux ans avant de le lui présenter. La seule réaction que j’ai reçu fut un : « Dehors !! » et le fracas d’une bouteille derrière la porte quand je l’ai eu fermée derrière nous.
On est monté en voiture, j’ai pris le volant et j’ai conduit en silence tout droit sans but. Je me suis arrêté en bordure de plage. Nathanaël m’a pris dans ses bras et je me suis effondré en larmes. Ensuite.. Je me suis réveillé chez lui.. Cet homme est le plus merveilleux qui soit à mes yeux.

Seulement, quand tout vas mal, il faut en finir.
J’avais tenté de mettre fin à mes jours déjà avant de rencontrer mon ange gardien. J’avais avalé tous les médicaments de l’armoire à pharmacie de la maison. Mais ce jour là mon père est rentré plus tôt et j’ai terminé à l’hôpital..
Mais tant qu’un artiste n’est pas satisfait il persévère.. Alors j’ai continué.
La pendaison, m’a dégoutté.. Savoir que l’on se fait dessus, je trouvais pas ca très accueillant comme mort..
J’ai essayé de sauter d’un pont, mais j’ai été incapable de m’approcher du bord, le vertige m’en empêchait, je suis resté paralysé.. Alors j’ai décidé de me jeter sous une voiture, mais les freins étaient trop puissants.. J’ai aussi fais disjoncté mon appartement en mettant mes doigts dans la prise..

Mais la dernière fut la bonne, personne pour me sauver. J’ai pu mettre fin à mes jours, et commencer une nouvelle vie alors que mon petit ami fêtait le nouvel an avec sa famille. Les derniers mots que je lui ai dit sont : « A bientôt, Pardonne moi, je t’Aime. »